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Page:Bernard - Federic de Sicile.djvu/117

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pour n’eſtre pas diſtingué. Elle s’aviſa de faire connoiſſance avec la confidente de la Princeſſe, eſperant de ſçavoir en quel état Federic eſtoit avec Camille, bien que l’Amirale crût eſtre aimée, il faut ſi peu de choſe pour bleſſer la tendreſſe que l’incertitude a toûjours eſté le partage de ceux qui aiment : ainſi elle fit de ſon mieux pour s’éclairçir de tout ; elle jugea qu’il falloit gagner le cœur de cette fille avant que d’attraper le ſecret de ſa Maiſtreſſe, & comme rien ne rend ſi habile, que l’amour, elle fit l’Amant ſi naturellement que cette confidente crût avec plaiſir, luy avoir inſpiré quelque choſe. L’habitude d’entendre parler de tendreſſe, luy avoit rendu le cœur tout prompte à en reçevoir, & les ſentimens de la Princeſſe, luy avoient paru aſſez doux pour eſtre ſuivis, l’Amirale eſtoit un fort joly cavalier, il meritoit bien qu’on les reſſentit pour luy. Le voila donc fort bien avec elle, quand par malheur cette fille eut envie auſſi de parler de luy. Il eſt impoſſible de ne pas répandre dans tous ſes diſcours quelque choſe de l’objet dont on a l’ame remplie, & l’on trou-