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Page:Bernard - Federic de Sicile.djvu/118

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ve de telles perſonnes, qui diroient plutoſt du mal de leur Amant que de n’en parler pas. Elle entendoit toûjours Camille loüer le ſien, quelle contrainte d’écouter toûjours quand on a tant de choſes à dire ? Il fallut rompre un ſilence ſi facheux, elle le fit ſi adroitement, & trouva le moyen de plaire à ſa Maîtreſſe, & de ſe ſatisfaire en meſme temps. L’Amirale luy avoit parlé ſouvent de Federic, & ce fut par cet endroit qu’elle commença ſon éloge, Madame, luy dit-elle, je connois icy un jeune Sicilien qui a une affection toute particuliere pour ſon Prince, & j’oſerois bien vous aſſurer que c’eſt le plus zelé de ſes ſujets ; Camille eſtoit trop tendre pour ne pas eſtre charmée de la bien-veillance qu’on avoit pour Federic, on tient compte aux autres des ſentimens qu’ils ont pour ce qu’on aime, elle voulut le témoigner au pretendu Sicilien. Sa confidente vola pour l’appeller, il fit d’abord quelque reſiſtance, mais il fallut obeïr, il déguiſa ſa voix ſi bien qu’on ne le reconnut que lors qu’il parla de Federic, une rougeur le ſurpriſt, on vit bien qu’il étudioit ce qu’il avoit à dire. Son diſcours