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Page:Bernard - Federic de Sicile.djvu/14

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moit d’une tendreſſe extraordinaire, n’auroit eu rien à deſirer, ſi le Ciel ne l’euſt privé de pluſieurs Princes à qui la Reine avoit donné le jour. Ce malheur de leur famille leur faiſoit paſſer à l’un & à l’autre de triſtes momens, les filles ne pouvant ſucceder à la Couronne, il eſtoit inevitable que ce Royaume ne tombât entre les mains de Berranger Roy de Majorque, de Minorque, & de Terre-neuve ſon couſin germain, & ſon plus grand ennemy. Ces deux Rois extraordinairement animez l’un contre l’autre, n’auroient jamais ſuſpendu les effets de leur haine, ſi le Prince Ordogne Comte de Barcelonne, & leurs Alliés, ne les euſſent fait convenir d’une tréve, qu’ils repreſentoient étre neceſſaire au repos de leurs peuples. Le Roy de Sicile malgré les avantages qu’il avoit ſur Berranger, ne laiſſa pas de conſentir à cette propoſition, car enfin la victoire continuelle laſſe preſqu’autant les vainqueurs que les vaincus, & le Roy de Majorque deſeſperé du méchant ſuccez de ſes armes, accepta, quoy qu’avec douleur, toutes les conditions que le Roy de Sicile luy voulut impoſer,