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Page:Bernard - Federic de Sicile.djvu/15

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eſperant que par la longueur de la Tréve il ſe mettroit mieux en état de reſiſter aux forces de Menfroy, qui luy avoit preſque épuiſé toutes celles de ſon Royaume. Ces ſortes de Traitez que l’on ne fait que par la neceſſité, ne finiſſent pas les querelles, ils ne ſervent qu’à les fomenter, & l’on attent avec impatience le moment de les voir renaître. C’étoyent les ſentimens de Berranger, & qu’il tâchoit d’inſpirer autant qu’il pouvoit, au jeune Amaldée ſon fils & à la jeune Camille, qui ſortoient à peine des bras de leurs Nourices. Le Roy de Sicile eſtant de retour à Meſſine, lieu de ſon ſéjour ordinaire, trouva la Reine ſa femme preſte d’accoucher. Cette Princeſſe qui par la perte de ſes enfans n’eſtoit ſenſible à nulle joye, reçeut le Roy avec toute la tendreſſe dont elle eſtoit capable, mais avec une langueur & un accablement qu’on ne ſçauroit conçevoir. Le Roy prenoit mille ſoins pour adoucir ſa douleur, luy faiſant eſperer que le Ciel leur ſeroit plus favorable, qu’elle conſerveroit peut-eſtre l’enfant dont elle eſtoit groſſe, & que ſi par mal-heur elle ac-