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Page:Bernard - Federic de Sicile.djvu/152

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ſe trouva donc tout diſpoſé à haſter les choſes, il falloit conſulter les deux partis. La Reine ſe chargea d’en parler à la Princeſſe, & l’ayant fait venir dans ſon cabinet, aprés luy avoir fait cent careſſes ; l’alliance que nous allons faire, luy dit-elle, m’oblige à vous traiter comme ma fille. Tout eſt preſt pour voſtre mariage, Amaldée eſt enfin revenu de ſon indifference, & vous aime juſqu’à étre jaloux du volage Prince de Sicile ; il aura ſans doute feint pour vous quelque tendreſſe, car il n’y a point de belle qui ſoit exempte de la ſienne, Camille en fut aimée pendant qu’elle fut en Sicile, il m’a voulu aimer auſſi, luy dit-elle en riant, je croyois qu’il vous aimoit, & d’aujour-d’huy j’ay découvert une nouvelle intrigue. Le dépit s’empara de l’ame de cette jeune Princeſſe, apprenant que Federic n’avoit pas un cœur auſſi neuf que le ſien, elle n’avoit ſçeu de ce qui s’eſtoit paſſé entre Camille & luy, & elle eſtoit là deſſus d’une ſi grande delicateſſe, que les ſentimens méme qu’il avoit eus avant que de la connoiſtre, la rendoient jalouſe. Elle auroit voulu s’attirer toutes les pen-