Aller au contenu

Page:Bernard - Federic de Sicile.djvu/153

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ſées, dont il eſtoit capable, comme elle luy vouloit donner toutes les ſiennes. Il luy eſtoit égal qu’on rendit à d’autres les meſmes ſoins qu’on luy avoit donnés, ou qu’on en euſt donné à d’autres avant que de luy en rendre, puis qu’ils eſtoient également perdus pour elle, & quel ſurcroy de douleur, de voir que même ils eſtoient partagez dans le peu de temps qu’elle les avoit reçeus ? elle demanda à la Reine en tremblant, avec qui Federic avoit un nouvel engagement. Vous eſtes curieuſe, luy dit la Reine, avec un enjoüement affecté ; c’eſt, luy répondit-elle fort triſtement, une curioſité que j’aurois pour tout autre comme pour Federic, mais je ne ſerois pas fâchée de ſçavoir ſes intrigues. La Reine feignant d’eſtre de ſon avis, & de ne point remarquer ſon embarras, luy dit, en effet il eſt fort plaiſant de découvrir ce qu’on veut nous cacher, pour moy je m’intereſſe dans une affaire du moment que je la ſçay, & elle me donne preſque autant de plaiſir, que ceux qui y ont la premiere part, il faut nous en rejoüir, adjouta-t’elle, & je vous donneray les moyens