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Page:Bernard - Federic de Sicile.djvu/164

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ner juſqu’à ce que quelqu’un l’étant venu demander de la part de la Reine, il la donna afin de n’y faire plus de reflexion, il commanda qu’on la portât au Prince Amaldée, qui ne fut pas aſſez heureux pour la reçevoir, celuy qui fut chargé de ce billet en avoit porté quelques uns à la Princeſſe de Mantoüe de la part de Federic, qui le luy donna bruſquement ; il entendit mal ce que le Prince luy diſoit, & crut qu’il devoit le donner encore à la Princeſſe de Mantoüe. Elle le reçeut, & le leut avec toute la fureur qu’une confirmation ſi autentique de perfidie pouvoit luy donner : quoy ? s’écria-t’elle, il ne ſe contente pas de me trahir, il veut m’oſter le ſeul Amant qui me reſte, ah ! quelle rage eſt la ſienne ? j’aurois ſouffert ſon indifference ſi elle n’eût pas êté volontaire, mais je ne puis ſouffrir l’outrage qu’il me fait avec deſſein ; il faut le punir, par ce qu’il apprehende le plus. On eſt particulierement jalouſe de ſa beauté, & ſouvent on ne veut un Amant que pour en rendre témoignage. De ce pas elle alla chez la Reine, Federic venoit d’en ſortir. La Reine eſtoit ſi contente de luy, qu’elle ne pouvoit déja plus regar-