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Page:Bernard - Federic de Sicile.djvu/167

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faire ; elles s’eſtoient tuës aſſez longtemps, il faut qu’on faſſe à la fin un éclat, & qu’on ait la cruelle douceur de faire paſſer quelque méchants momens à celuy qui en a fait paſſer bien d’autres, elles y vinrent de compagnie, car on ne veut du particulier que lors qu’on a quelque choſe d’agreable à dire ; de plus elles s’encourageoient mutuellement, & elles pretendoient l’accabler d’avantage en le convainquant toutes deux enſemble des ſupercheries qu’il avoit faites à chacune d’elles en particulier ; elles luy firent cent reproches auſquels il ne ſçeut que répondre. Il reconnoiſſoit ſi bien à leurs mouvemens qu’il eſtoit épouvanté de ce qu’il venoit de faire la meſme choſe. Elles n’auroient jamais finy, on trouve toûujours quelque choſe à dire, & l’on eſt inepuiſable, quand il s’agit de donner l’eſſor à une paſſion. La violence de la leur paſſant dans leurs diſcours, elles firent aſſez de bruit pour ſe faire entendre d’Amaldée qui crut que ſon cher Federic eſtoit engagé dans quelque peril. Attiré par les ſoûpirs qu’il pouſſoit, il luy ré-