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Page:Bernard - Federic de Sicile.djvu/174

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vales n’eſtoient plus ennemies & leur commun malheur ne leur laiſſoit de ſentimens que pour plaindre ce qu’elles aimoient. Il fallut deshabiller Federic, elles ſe retirerent, on viſita ſa playe. Mais qu’Amaldée en reçeut une dangereuſe ! quand il vit une gorge admirable teinte en pluſieurs endroits d’un ſang qui en relevoit la blancheur naturelle. Cecy ne ſe peut exprimer, l’amour ſe faiſant connoiſtre chez luy dans ce cruel moment, ſe fit ſentir avec toute ſa violence. La Princeſſe de Sicile eſtoit évanouië ; on la croyoit morte, elle ne reſpiroit plus, mais Amaldée s’approchant d’elle l’entendit encore ſoûpirer, il fit encore mouvoir ce cœur qu’il avoit tant agité : Elle ouvrit foiblement les jeux, & jetta un regard perçant à l’amoureux Amaldée, & les referma auſſi-toſt. Ah ! beaux jeux, s’écria-t’il, eſtes vous fermez pour jamais ? Il crut qu’elle avoit pouſſé le dernier ſoupir ; il faiſoit les actions d’un homme inſenſé, & n’eſtant plus capable de ſonger à luy-méme, il ſe laiſſa conduire par ceux que la Reine avoit envoyez au ſecours de Federic dans