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Page:Bernard - Federic de Sicile.djvu/175

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l’appartement de ces belles affligées, il ne leur apprit point une avanture ſi ſurprenante, il n’avoit garde de ſonger à les conſoler, ny à leur anoncer une nouvelle qui ne ſervoit qu’à redoubler ſon deſeſpoir, ils eſtoient tous dans un morne ſilence, qui cauſé par une violente douleur, l’exprimoit vivement, il reſtoit à ces Princeſſes un rayon d’eſpoir qui les tourmentoit plus que l’aſſurance entiere de leur mal n’avoit pu faire ; on ſe laiſſe aller à ſa rage, quand le mal eſt ſans remede, & l’on n’a du moins que ce mouvement qui entraine l’ame avec violence, & qui ne luy laiſſe pas le loiſir de ſentir toute ſa diſgrace ; mais quand on eſt partagé entre un peu d’eſperance, & beaucoup de crainte, on ſent mille combats qui déchirent, & qui ne ſe peuvent calmer que par la perte de l’une ou de l’autre. Elles les perdirent bien-toſt toutes deux pour y laiſſer ſucceder quelque choſe de plus ſâcheux encore. On vint dire que Federic avoit eſté reconnu pour la Princeſſe de Sicile. Alors tous les mouvemens qu’el-