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Page:Bernard - Federic de Sicile.djvu/178

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ſi tard à triompher d’un cœur qui devoit eſtre tout a vous dés qu’il fut capable d’aimer. J’ay reſſenty, il eſt vray, quelque choſe d’aſſez tendre pour vous, mais j’ay perdu le plaiſir, en ne connoiſſant pas ny les mouvemens de mon cœur, ny le merite de l’objet qui me les inſpire. Mille ſoupirs dont il repara le temps qu’il avoit eſté ſans en connoiſtre l’uſage, & mille inquietudes qu’il eut pour ſa vie, la payerent aſſez de celles qu’elle avoit crû inutiles. Elle n’eut pas le courage de le faire languir long-temps ſans luy apprendre ce qu’il luy avoit inſpiré. Un jour qu’il comparoit devant elle, les ſentimens qu’il avoit eus pour Federic, & ceux qu’il avoit pour la Princeſſe de Sicile, elle voulut bien auſſi r’appeller les ſiens. Ils examinerent avec plaiſir tous leurs mouvemens les plus ſecrets, & vivoient déja les plus heureux du monde, quand les deux Roix conſentirent d’achever leur bonheur & de faire la paix en uniſſant leurs deux familles. La Princeſſe de Mantoüe ne put s’y oppoſer. Elle avoit aimé Federic dans le temps