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Page:Bernard - Federic de Sicile.djvu/177

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eſtoit ſi deſagreable que d’apprendre qu’elle n’avoit plus d’Amant, & de plus qu’elle n’en avoit point eu. Il eſſaya vainement de la rendre témoin de cette verité, elle s’en deffendit, luy diſant d’un ton de dépit, que ſa vertu trop juſtifiée luy donna, qu’elle craignoit meſme que le ſexe de la Princeſſe ne la mît pas à couvert de ſes ſoupçons puiſque ſa ſageſſe ne l’en avoit pû garantir. La Princeſſe de Mantoüe & Camille ne voulurent point non plus voir ſous ſa propre figure, celle qui leur avoit tant plû ſous une figure empruntée. Ils haïrent la Princeſſe de Sicile dés qu’ils n’y trouverent plus Federic, mais elle ne demeura pas abandonnée : le Prince de Majorque luy donnoit des ſoins qui la conſoloient aſſez de ceux qu’elle perdoit d’ailleurs. Qu’elle reſſentit de plaiſir à ſe voir aimée ! il eſtoit nouveau pour elle, jamais elle n’avoit veu d’Amant à ſes pieds, il eſt bien doux d’y en voir, mais c’eſt la derniere felicité quand on y voit ce que l’on aime. Ah ! s’écria Amaldée, tout tranſporté, pourquoy attendiez vous