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Page:Bernard - Federic de Sicile.djvu/25

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tous les traits de celuy dont nous venons de parler, mais des cheveux blonds & un air languiſſant empeſchoient que d’abord on ne remarquâ la reſſemblance qui étoit entre eux. Que cet air ſi paſſionné, inſpiré apparemment par celuy qui commençoit à plaire à la Princeſſe de Sicile, luy parut de méchante augure, & qu’elle commença deſlors à s’en inquieter ! D’un autre coſté la Princeſſe de Majorque, (car c’étoit elle & ſon frere qu’ils avoient fait ſecourir) reſſentit à la veuë de Federic certain tendre mouvement, dont elle ne put ſe deffendre. Enfin ces trois cœurs qui furent pris en ce méme moment, ne ſe rencontrerent gueres dans la ſuite. Menfroy les reçeut avec toute l’honneſteté imaginable. Ils ne trouverent pas à propos de ſe faire connoiſtre, avant que d’avoir bien connu l’eſprit de ceux qui les traitoient ſi obligeamment ; ils ſe contenterent de faire entendre que leur naiſſance étoit aſſez élevée, mais qu’ils étoient contraints par des raiſons conſiderables de cacher encore quelque temps leur nom & leur fortune. Ils crûrent que s’étant ſauvez ſeuls, on ne pourroit pas