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Page:Bernard - Federic de Sicile.djvu/32

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repugnance, à tout ce qu’elle voulut. Cependant il ſe reſolut de dépeſcher en ſecret quelqu’un vers le Roy ſon pere, & vers Ardalin, pour les avertir de tout ce qui s’étoit paſſé depuis leur départ, & ſottant aſſez mécontant de l’inquietude de ſa ſœur, il s’en alla ſe promener ſeul dans les Jardins du Palais.

D’abord il entendit quelques voix confuſes, & s’en eſtant approché, il reconnut celle de Federic & de Leon qui ſe parloient aſſez fierement. Je vous felicite, diſoit le Prince de Naples, d’avoir fait une conqueſte ſans vous étre mis en frais de la moindre avance ; vos vœux ſont reçeus avant que d’étre declarez, & l’on ne ſçauroit pretendre qu’à la qualité de mal-heureux Amant ſi l’on veut s’engager en Sicile. Federic avoit trop d’affaires dans l’eſprit pour ſonger à le deſabuſer ; il luy repondit avec aſſez d’aigreur, comme vous ne m’avez pas conſulté ſur le choix de vôtre engagement, je ne penſe pas étre obligé de vous rendre compte du progrés que je feray dans le mien ; mais croyez-moy, demeurons mais, une étrangere ne nous doit pas deſunir, vous ne devez pas m’enten-