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Page:Bernard - Federic de Sicile.djvu/44

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luy laiſſa en partie ; elle demeura comme immobile aprés ſon départ, & ſe vit dans cét état où nous avons déja repreſenté la Princeſſe de Sicile, où pour eſtre dans le dernier trouble l’on approche aſſez de la tranquillité, & quelques momens apres elle tomba fort dangereuſement malade.

Cependant le Prince Ardalin ayant apris par quelqu’un des ſiens que ſon épouſe pouvoit avoir eſté ſecourue devers la Sicile, vint inconnu s’en informer luy-meſme. Le naufrage de ſa Maiſtreſſe l’avoit tellement abbatu, & penetré d’une ſi vive douleur, qu’il n’étoit pas connoiſſable. D’ailleurs ayant eſté bleſſé autrefois dans une occaſion, il n’avoit eu depuis qu’une ſanté aſſez languiſſante. Le premier objet qui ſe preſenta a ſes yeux fut Amaldée qui rêvoit aux moyens de faire ſortir ſa ſœur de l’abîme de deſeſpoir où il la voyoit plongée. D’abort le Prince de Majorque fut ſurpris de voir Ardalin ſur les terres de Sicile, & ne ſe le remettant qu’à peine à cauſe du changement que les chagrins avoient apporté ſur ſon viſage, il ne luy répondit que par un ſoupir quand Arda-