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Page:Bernard - Federic de Sicile.djvu/54

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Roy Berranger, bien qu’ils n’euſſent pas ſongé à ſe decouvrir : ils ne pouvoient choiſir un moment plus favorable ; les eſprits étoient tous diſpoſés à la pitié, il n’y avoit point de place pour la haine, & le Roy leur continua la méme amitié qu’il leur avoit déja accordée, comme il ne les regardoit que par eux-mêmes, il ne changea point de ſentimens pour eux quand ils changerent de nom pour luy. Mais la Princeſſe de Sicile fut charmée d’apprendre qu’Amaldée & Camille n’étoient que le frere & la ſœur, & rempliſſant ſon ame des doux mouvemens qui tinrent la place des cruels ſoupçons qui l’avoient agitée, ſa tendreſſe en augmenta conſiderablement. Si elle trouvoit en luy le fils de l’ennemy de Menfroy, un Prince pour qui on la forçoit à ce déguiſement ſi ſingulier, enfin qui ne devoit jamais porter la Couronne de Sicile, elle trouvoit en recompenſe un Prince plein de charmes, un Prince qui pouvoit s’engager en ſa faveur ; elle ne trouvoit plus de Rivale, & cet obſtacle levé la dedommageoit aſſez de tout ce qui luy pouvoit étre contraire. Ainſi étant en