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Page:Bernard - Federic de Sicile.djvu/55

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repos du coſté de l’Amant ; elle ne s’inquieta pas encore du ſoin de s’en faire un mary. On renvoya le corps d’Ardalin à Barcelonne avec toute la magnificence digne de luy & de Menfroy : un Poëte fit ſon Épitaphe, que voicy.

Sous ce tombeau giſt la fidelité.
Avec le tendre Amant qui nous vient d’étre oſté ;
On verra deſormais bien peu d’Amans le ſuivre :
Mais à mon ſens le Ciel eut trop de cruauté,
Qui put mourir d’amour meritoit bien de vivre.

Rien ne pouvoit remettre Camille, & bien que les remedes euſſent chaſſé ſa fiévre, ſon chagrin luy tenoit lieu de tous les maux. Leon ayant été témoin de tout ce qui c’étoit paſſé entre Camille & Federic, ne pouvoit ſe raſſurer par tout ce que luy diſoit ce Prince, il ne comprenoit rien au ſecret important dont on luy faiſoit attendre la fin. D’ailleurs ſa Princeſſe étoit touchée