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Page:Bernard - Federic de Sicile.djvu/74

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accordée avec la même facilité qu’on luy en avoit laiſſé l’entrée. Ils s’embraſſerent tendrement charmez de la vertu l’un de l’autre. De Amaldée paſſa dans l’appartement de Federic, iſ falloit prendre congé de luy ; bien qu’il luy euſt fait demander ſi ſa viſite ne l’importuneroit point, & qu’il fut preparé à la recevoir, il ne laiſſa pas d’eſtre interdit de ſa venuë ; Souffrez, luy dit Amaldée, que je vous vienne rendre graces de toutes vos honneſtetez que j’ay bien diſtinguées malgré ce qu’un ſentiment de haine vous peut inſpirer contre un Prince que ſon malheur fit naiſtre vôtre ennemy. Ce fut là que le trouble de la Princeſſe fut extréme ; elle voulut étouffer quelques ſoûpirs, mais cela luy fut impoſſible, & ſon embarras en augmenta de la moitié. Amaldée qui ne ſçavoit qu’en penſer, luy demanda la cauſe de ſon chagrin ; ce fut le comble de ſa honte, & quoy que l’habit qu’elle portoit la miſt à couvert des ſoupçons qu’on pouvoit avoir de la verité, c’eſtoit aſſez que d’eſtre coupable en elle-méme pour croire le paroiſtre aux autres. Car