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Page:Bernard - Federic de Sicile.djvu/80

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conduiſoit au denoüement de tant d’avantures, il penſa que ces trois Amantes ſe trouvant au même rendez-vous, le delivreroient par une apparence de trahiſon de toutes les veritables importunitez qu’il en avoit reçeuës ; ſi bien que deſcendant dans l’allée, il n’eut pas preſque le loiſir de s’y promener un moment, qu’il les vit arriver toutes trois. Il luy parut étrange de les voir enſemble, mais voicy comme la choſe s’eſtoit paſſée. Yolande s’eſtant miſe à une feneſtre qui regardoît ſur un chemin qu’il falloit prendre pour entrer dans l’allée, attendoit là que Federic y fut arrivé, l’ayant veu paſſer, & immediatement aprés luy quelqu’un qui marchant à pas tremblans prenoit le même chemin, elle voulut prevenir celle qui pourroit occuper auprés de Federic la place qu’elle avoit trop menagée, pour la laiſſer à d’autres, elle y courut avec un empreſſement qui ſe fit remarquer à ſa belle mere, qui prenoit trop d’intereſt à ſa conduite pour ne la pas ſuivre. Où allez vous, luy dit-elle, aprés l’avoir jointe ? je vois une certaine émotion ſur vôtre viſage