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Page:Bernard - Federic de Sicile.djvu/79

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AU
PRINCE
DE
SICILE.

On veut m’allarmer en vain du coſté de voſtre conſtance, le cœur me dit que vous eſtes fidelle, cela ſuffit pour me le perſuader. Ie juge du voſtre par le mien, nos cœurs qui s’engagerent enſemble, ne doivent ſe dégager qu’en même temps. Le mien vous eſt fidelle, Prince, & ne peut-eſtre à d’autres qu’à vous, c’eſt aſſez pour me répondre que le voſtre eſt tout à moy, auſſi n’eſt-ce point pour m’éclairçir d’aucun ſoupçon que je vous prie de vous trouver au bout de la grande allée du Rondeau, je ne veux que vous aſſeurer que je n’en ay jamais eu. Ce n’eſt donc que pour méler nos ſoupirs, helas ! nous avons trop long-temps ſoupiré à part pour ne pas ſoupirer un moment ensemble.

Federic ſe douta bien que ce billet étoit d’Yolande, il crut que le deſtin le