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Page:Bernard - Federic de Sicile.djvu/93

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de ſon appartement que pour s’enfoncer dans quelque endroit écarté où il eſtoit inacceſſible. Ses Maiſtreſſes avoient voulu pluſieurs fois l’eſpier dans ſes retraites, & elles en avoient toutes eſté empeſchées les unes par les autres, elles ſe nuiſoient toutes mutuellement, par la conformité de leurs ſentimens, elles ſe rencontroient preſque toujours dans les mémes deſſeins : ainſi il eſtoit délivré par toutes enſemble de chacune d’elles en particulier, & il ſe trouva moins mal-heureux par la multitude que s’il n’en avoit eu qu’une ; neanmoins quoy qu’elles le cherchaſſent toutes également, l’Amirale fut la plus heureuſe à le trouver ſeul ; il l’évitoit le moins, parce qu’il ne ſçavoit point que ce fuſt cette inconnue qu’il ſouhaittoit qui la fut toujours pour luy ; encore qu’il l’euſt veuë ſouvent avec Camille & Yolande en des lieux où elles ne venoient qu’à ſon intention, il n’y prenoit point garde, elle luy avoit paru trop éloignée de la galanterie pour l’en ſoubçonner, & il crut en voyant un retour d’amitié pour luy aprés toutes les bruſqueries qu’il en avoit eſſuyées,