Aller au contenu

Page:Bertillon - Identification anthropométrique (1893).djvu/187

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
93
TRAITS COMPLÉMENTAIRES DE LA FACE

73. — Toutes choses égales d’ailleurs, les qualificatifs de la première série (paupières recouvertes ou découvertes, qui présupposent une plénitude relative de l’orbite) sont plutôt les caractères de la jeunesse et de la santé, tandis que ceux de la deuxième série (paupières débordantes, qui semblent résulter d’une infiltration aqueuse de toute l’orbite, ou paupières rentrantes, qui dénotent un état d’amaigrissement ou de dessèchement de la même partie) se rencontrent en majorité chez les sujets d’âge mûr.

74. — La mention œil bridé (Ib., no 9) se rapporte à une forme spéciale de débordement de l’angle interne de la paupière supérieure, dont l’œil chinois (déjà cité, mais à un autre point de vue) offre le modèle typique[1].

75. — 4° La paupière inférieure offre à l’observateur plus de particularités de conformation que de variations morphologiques, proprement dites, susceptibles du groupement à deux extrêmes.

76. — Signalons d’abord le léger renflement, de quelques millimètres seulement d’épaisseur, qui contourne toute l’étendue du bord ciliaire. On le désignera par : paupière inférieure à bourrelet.

77. — L’œil cerné, qui se passe de définition, ne sera mentionné que lorsque le sillon bleuâtre contournera en entier la paupière inférieure en la séparant nettement du haut de la joue.

78. — La paupière inférieure à poche est plus caractéristique. Elle se distingue de l’œil cerné par un gonflement de la paupière qui, en s’affaissant antérieurement, dessine généralement plusieurs plis concentriques (Ib., no 12).

79. — Enfin les paupières peuvent être le siège d’une inflammation chronique, d’où les remarques : paupières rouges, larmoyantes, chassieuses, et plus spécialement : paupières rouges et tombantes.

80. — Les cils, finalement, peuvent être très longs ou très courts, très abondants, très rares ou même totalement manquer.

81. — Remarques. Nous avons déjà dit plus haut que les observations sur le modelé et le degré d’ouverture des paupières demandent à être faites sur des sujets se tenant debout, la tête droite et regardant horizontalement devant eux.

82. — Il est facile, en effet, de vérifier, en se regardant dans une glace, que la paupière supérieure rentre d’autant plus profondément dans l’orbite que l’on penche davantage le front en avant, et que, inversement, elle apparaît d’autant plus à découvert que la personne qui s’observe, rejette la tête en arrière.

  1. Chez l’Européen l’œil bridé est caractérisé moins par la présence d’une vraie bride, qui sur lui ne s’observe presque jamais, que par la forme spéciale, en demi-croissant, de la partie mobile et découverte de la paupière supérieure qui, au lieu de se terminer en pointe extérieurement comme intérieurement, s’élargit régulièrement de l’angle interne à l’angle externe.