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Page:Bertillon - Identification anthropométrique (1893).djvu/188

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2e PARTIE. — RENSEIGNEMENTS DESCRIPTIFS

83. — Aussi ces mêmes constatations, déjà délicates à faire sur le vivant, sont facilement entachées d’erreur lorsqu’elles sont basées sur une photographie commerciale. Tous les artifices de l’art : écran, réflecteur, position plus ou moins forcée imposée au modèle, sans parler de la retouche, tendent alors à atténuer le cerne des yeux, et l’ombre portée par les sourcils et les rides du front.

84. — Il faudrait également se garder de conclure, sur la vue d’une photographie, à un manque de symétrie entre les deux paupières ou les deux sourcils. Les inégalités de ce genre doivent très souvent être attribuées à l’impression de gêne que produit la lumière très vive de l’atelier sur l’œil éclairé, tandis que l’organe opposé, laissé dans l’ombre, s’ouvre librement. Ces asymétries sont surtout apparentes sur les photographies judiciaires qui, d’après les règles, doivent être faites en pleine lumière, et ne pas être retouchées (Pl. 51, no 7).

VI. — Le globe oculaire et l’orbite (Pl. 48).

85. — Le globe de l’œil, partie fondamentale du sens de la vue, a la forme d’une sphère. Logé dans l’intérieur de la cavité osseuse appelée orbite, il ne montre exactement qu’une partie minime de sa surface à travers une véritable boutonnière formée par les paupières. Plus l’orifice palpébral est grand, plus nous jugeons le volume du globe considérable, et inversement.

86. — En réalité le globe oculaire, examiné le compas à la main, ne présente d’un individu à un autre que des variations de dimension absolument imperceptibles[1]. Les différences individuelles si considérables que nous remarquons sous ce rapport, résultent uniquement de la grandeur de la fente palpèbrale examinée dans le chapitre précédent, combinée avec la plus ou moins forte saillie du globe.

87. — Ce dernier caractère, apprécié par rapport aux pourtours osseux de l’orbite, est exprimé par l’une des deux formules

yeux enfoncés
yeux saillants.

88. — Enfin, on aura quelquefois à prendre note des exagérations, par défaut ou par excès, dans l’intervalle qui sépare un œil de l’autre (Pl. 48, nos 3 et 4). Ce renseignement qui est en relation directe avec le degré d’écartement horizontal de la racine du nez, et qu’il ne faut pas confondre avec la largeur du dos de la racine du nez (Pl. 32, nos 7 et 8), sera signalé au moyen des expressions abrégées

interoculaire petit
interoculaire grand.
  1. Son diamètre transversal, le seul qui nous intéresse, ne varie que de 0m 023 à 0m 025 (Sappey).