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Page:Bertrand - Arago et sa vie scientifique.djvu/16

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de nouveaux ; ordre fut donné de relâcher le bâtiment et les passagers. Arago était libre enfin et ses malheurs semblaient terminés. On fit voile vers Marseille, mais les vents contraires le repoussèrent au moment où il apercevait la France pour le jeter le 5 décembre 1808, sur la côte de Bougie. Malgré de nombreuses difficultés et en bravant de grands dangers, il se rendit par terre à Alger, où il arriva le 25 décembre 1808 ; il ne put s’embarquer que six mois après, le 24 juin 1809, et débarqua enfin à Marseille le 1er juillet.

Le bureau des longitudes et l’Académie des sciences apprirent avec une grande joie son retour, que l’on n’espérait plus. Qui pourrait dire les transports de sa mère ? Arago, dans un jour de dénûment et d’extrême besoin, s’était trouvé forcé de vendre sa montre ; son père, peu de temps après, l’avait vue entre les mains d’un officier espagnol prisonnier qui, l’ayant achetée d’un marchand, ne put donner aucun renseignement ; sa tendresse éperdue ne donna plus de bornes à ses craintes ;