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Page:Bertrand - Arago et sa vie scientifique.djvu/33

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tire ou repousse une aiguille aimantée avec une énergie dont les lois fort complexes parurent d’abord enveloppées de difficultés impénétrables. Leur recherche était un beau problème qui s’imposait aux physiciens ; beaucoup se mirent à l’œuvre, Ampère seul atteignit le but. Après s’être placé à côté d’Œrsted par la découverte d’un fait nouveau et important, celui de l’action mutuelle des courants, son rare et admirable génie, soutenu et guidé par une science profonde, sut en faire une œuvre d’une tout autre excellence et remonter jusqu’au principe en assignant la loi élémentaire de ces actions complexes, pour redescendre ensuite aux conséquences les plus minutieuses et les plus précises.

La théorie des aimants se trouva rattachée elle-même à celle des courants par des vues si plausibles et si belles que, sans être susceptibles de preuves rigoureuses et précises, elles entraînent, malgré leur hardiesse, une irrésistible conviction. Le mémoire d’Ampère est l’une des plus admirables