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Page:Bertrand - Arago et sa vie scientifique.djvu/37

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présentant véritable et comme le grand prêtre de la science. À l’École polytechnique, Arago avait professé tour a tour la géométrie, la théorie des machines, l’astronomie et la physique, en s’astreignant sans sécheresse et sans vaine subtilité, à la savante et solide rigueur que le jeune auditoire peut supporter et qu’il attend de ses maîtres. Le cours d’astronomie professé à l’Observatoire au nom du bureau des longitudes, demandait des qualités bien différentes. Au lieu d’approfondir, il fallait effleurer. L’entrée était libre ; et si le public, quoi qu’en ait dit, Voltaire, mérite toujours d’être instruit, il rend souvent la tâche difficile a ceux qui osent l’entreprendre : les auditeurs, pour la plupart incapables d’une étude lente et profonde, voulaient sans fatigue et sans ennui occuper leurs loisirs pendant une heure ou deux. Il fallait leur mesurer en quelque sorte la vérité, sans exiger d’eux un temps qu’il ne pouvaient donner, et une patience qui leur eût bien vite échappé. L’esprit flexible d’d’Arago, également capable de descendre