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Page:Bertrand - Arago et sa vie scientifique.djvu/61

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Tel est cependant le projet qu’Arago eut la hardiesse de concevoir. « Supposons, dit-il, qu’une ligne verticale lumineuse brille instantanément et envoie des rayons à un miroir tournant. Si l’expérience est disposée de telle sorte que les rayons issus de la partie supérieure de la ligne cheminent librement à travers l’air, tandis que ceux de la partie inférieure ont à traverser une colonne d’eau de vingt-huit mètres de longueur, selon que l’une ou l’autre théorie est exacte, ceux-ci seront accélérés ou retardés et viendront frapper le miroir un quarante-millionième de seconde environ avant ou après les autres. Mais la déviation de celui-ci, égale dans ce temps à une demi-minute de degré, déplace alors leur image en produisant une déformation dont le sens indiquera, par un signe clair et visible, si le passage des rayons à travers le liquide les retarde ou les accélère. »

L’idée était aussi ingénieuse que neuve, aussi simple que hardie, mais les difficultés de réalisation pouvaient sembler insurmontables. M. Bré-