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Page:Bibaud - Histoire du Canada et des Canadiens sous la domination anglaise, Vol 2, 1844.djvu/32

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font en certaines parties du royaume, et dans d’autres possessions de la couronne. Les juges anglais envoyés d’ici peuvent, avec l’aide des gens de loi et autres Canadiens éclairés, se mettre promptement au fait de ces lois, et peuvent juger d’après les coutumes du Canada, comme on juge d’après la coutume de Normandie les causes de Jersey et Guernesey. »

Ce rapport, signé C. Yorke, procureur-général, et Wm. de Grey, solliciteur général, et fondé en partie sur des propositions et des suggestions venant de plus haut encore, fait voir que les grands inconvéniens, les maux qu’on éprouvait dans ce pays, sous le rapport de l’administration de la justice, procédaient bien moins de la volonté déterminée du gouvernement d’Angleterre, que de l’interprétation donnée par les autorités de la province à l’énoncé de la volonté royale. Il faut convenir pourtant que la proclamation d’octobre 1763, était couchée en termes assez ambigus, pour rendre le général Murray et son conseil excusables de l’avoir entendue comme ils avaient fait.

D’après un ordre reçu du roi, le gouverneur et le conseil de Québec s’assemblèrent en août 1767 ; mais il n’y eut aucun plan d’arrêté pour lors, probablement parce que la tâche était au-dessus de leurs forces.

Cette année 1767 n’offre rien autre chose de remarquable que la mort du fameux chef Ponthiac. Dans la vue de se l’attacher, le gouvernement anglais lui avait fait une pension annuelle considérable ; ce qui ne l’avait pas empêché de manifester, en plusieurs occasions, un esprit de malveillance et de haine contre ses anciens ennemis. Cette inimitié se montra particulièrement dans un discours qu’il prononça, à un grand conseil tenu chez les Illinois. Un chef de cette tribu le poignarda, au milieu de l’assemblée, par zèle pour la nation anglaise,