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Page:Bibaud - Histoire du Canada et des Canadiens sous la domination anglaise, Vol 2, 1844.djvu/341

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rendre le gouverneur, les membres du conseil exécutif et les juges, indépendants des votes annuels de la chambre d’assemblée, pour leurs salaires respectifs… Si les officiers ci-dessus sont placés sur le pied recommandé, votre comité est d’opinion que tous les revenus de la province (les revenus territoriaux et héréditaires exceptés), soient mis sous le contrôle et à la disposition de l’assemblée législative.

« Dans le progrès des différens, le gouvernement


    mot vide de sens. » Cette proposition, dont la contraire était démontrée vraie par le sens-commun, et l’est maintenant par l’expérience, est réfutée par l’extravagance du paragraphe, presque entièrement composé d’assertions fausses, où elle est contenue.

    « Vous avez jugé que vos représentans ne pourraient, sans déshonneur pour eux, sans injustice pour vous, renoncer à exercer aussi pleinement comme (que) le font ceux des colonies limitrophes, un contrôle efficace sur l’emploi de tout le revenu prélevé sur leurs constituans (ces représentans n’exerçaient aucun contrôle direct sur un revenu approprié permanemment, encore moins sur la liste civile, payée par la métropole) : « Qu’il n’y a aucune raison de signaler ce pays entre toutes les possessions coloniales anglaises, pour y placer l’Exécutif dans une indépendance si absolue du peuple, qu’il pourrait nullifier le corps représentatif, demeurer sourd à vos vœux, insensible à vos plaintes » (Ce corps représentatif avait été si peu nullifié par tout le mauvais vouloir de l’Exccutif, qu’il avait pu, maintes fois, mettre cet Exécutif dans un cruel embarras) : « Que puisque cette province seule semble appelée, au milieu de souffrances vivement senties, en défendant, ou en sacrifiant ses libertés, à sauver ou à perdre celles de toutes les colonies voisines, nous devons les sauver toutes » (Ici, nul besoin de commentaire) : « Qu’il n’y a aucun prétexte d’accorder de nouvelles appropriations durant la vie du roi » (Il y en avait donc d’anciennes reconnues) : « Que cette prétention insolite, que le gouverneur a fait connaître ici, il ne la forma point, quand il présida sur la Nouvelle-Écosse » (D’abord, le gouverneur ne formait pas de lui-même des prétentions ; en second lieu, il n’y avait pas de parité entre une province dont la législature avait offert de payer toutes les dépenses provinciales, et une province dont la métropole payait encore la liste civile) : « Que ses deux prédécesseurs immédiats, chargés de demander que la province payât, non sa liste civile, c’est un mot vide de sens dans une colonie, mais toutes les dépenses nécessaires de son gouvernement civil, ne l’ont pas formée ici » (Ils demandèrent que cela se fît d’une manière constitutionnelle, présumant que les législateurs canadiens entendaient