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Page:Bibaud - Histoire du Canada et des Canadiens sous la domination anglaise, Vol 3, 1878.djvu/196

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ses, peut-être pour rendre le change à ceux qui disaient de celles qu’il affectionnait, qu’elles « se jettaient dans le règne honteux du sans-culotisme. »

Le rapport du comité spécial auquel avait été référé le message concernant les dépenses contingentes, et la motion faite par M. Huot, qu’il serait expédient de mettre à la disposition du gouverneur, par un acte, la somme de £7,000, etc., attirèrent à son Excellence, de la part de M. Papineau, la diatribe la plus furieuse qui eût encore été prononcée contre un gouverneur quelconque, et à la majorité des membres du comité des épithètes et des apostrophes inqualifiables. Quant à lord Aylmer, d’abord, il veut, (suivant les débats,) qu’on lui fasse voir « les mains de ces témoins encore teintes du sang canadien ; qu’on lui rappelle qu’il a applaudi à ces actes de violence ; il l’accuse de lâcheté, de payer lui-même les juges qu’il corrompt, et dont il achète la conscience, d’avoir joué la chambre, de s’être joué des lois les plus sacrées, de s’être joué lui-même, etc. Et puis, il n’y a jamais eu d’occasion où il se soit trouvé des hommes assez complaisants, assez faibles, assez aveuglés sur sa conduite, pour tenter d’excuser ses erreurs, de pallier ses fautes, de sacrifier leurs droits et leur honneur, etc.

Quoique les membres de la majorité du comité, et particulièrement M. Bedard, sussent défendre leur rapport, sur les principes de la convenance, de la justice et du bien public, le seul M. Gugy parut se sentir gravement insulté, et sut repousser l’injure avec énergie. « Si j’avais à reculer, dit-il, ce ne serait pas en ce moment, qu’on s’est servi d’expressions insultantes et injustes contre le comité de cette chambre. Dans ses violentes discussions, l’honorable orateur tombe sur tous, amis et ennemis… Depuis quand les lois se