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Page:Bibaud - Histoire du Canada et des Canadiens sous la domination anglaise, Vol 3, 1878.djvu/354

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DU CANADA.

ple et pratique à la génération naissante, ainsi que les bienfaits de la religion chrétienne qui dit : ‘Gloire à Dieu dans les cieux, et sur la terre, paix et bénédiction aux hommes de bonne volonté.’

« Saisissant toute occasion d’offrir ces recommandations aux habitans de cette province, je ne chercherai point à les faire adopter par force, au contraire, je dirai ouvertement que si les agriculteurs du Haut-Canada ne sont pas encore assez fatigués d’agitation, s’ils ne voient pas encore clairement à quoi elle leur a servi, il sera hors de mon pouvoir de les assister… Mais dés lors qu’ils seront prêts à se joindre à moi du cœur et de la main, pour avancer loyalement la paix et la prospérité de la province, il me trouveront sincèrement dévoué à leur service. Je défendrai en même temps la constitution du pays, et ils peuvent être assurés que je résisterai efficacement, comme je l’ai déjà fait, à la moindre tentative faite pour en usurper les prérogatives. J’ai reçu avec un indicible plaisir les preuves de la réaction qui s’opère d’heure en heure, dans l’esprit public, et pour l’intérêt de la province, plus que pour le mien, j’applaudis à ces nobles sentimens britanniques que je vois se manifester de toutes parts, pour me défendre contre les insultes, m’applaudir et m’accompagner dans mes progrès vers la réforme. »

Il était temps que cette réaction eût lieu pour mettre des bornes aux excès démagogiques de la chambre d’assemblée et de ses fauteurs : elle était due, peut être moins à ces excès mêmes qu’au talent éminent de Sir F. B. Head pour les dévoiler, les faire ressortir et les exposer sous leur vrai jour. Si la même réaction n’eût pas lieu alors dans le Bas-Canada, à la vue d’excès semblables, c’est que lord Gosford ne sût