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Page:Bibaud - Histoire du Canada et des Canadiens sous la domination anglaise, Vol 3, 1878.djvu/355

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ni parler au peuple ni se faire entendre de lui : Sir F. B. Head sût se prévaloir de cette réaction pour se débarrasser d’une chambre qui paralysait son administration, et menaçait de jeter tout dans la constitution pour parvenir à son but. Il la renvoya pour recourir à de nouvelles élections, et ces élections lui donnèrent une chambre qui fût le contre-pied de sa devancière immédiate.

En rentrant dans le Bas-Canada, il faut remonter un peu plus haut ; pour dire que la licence de la presse était telle, qu’un corps de grands jurés se crut obligé de représenter, au grand déplaisir de La Minerve, poursuivie pour libelle contre ce même grand jury et du Herald qui avait à prendre pour lui une bonne part de la censure,[1] « qu’ils ne pouvaient se déguiser à eux-mêmes le fait, ni s’empêcher de remarquer, que l’état présent d’excitation publique, et les fréquentes atteintes à la paix, qui en sont la conséquences sont surtout attribuables à la licence de la presse, qui a engendré des dissentions nationales, politiques et religieuses, dans une ‘communauté,’ (société ou population) autrefois paisible et heureuse. »

Mais cette licence, ou cette liberté, quelque grande qu’elle fût, pâlissait devant celle qui fût prise, le 11 avril, au comté des Deux-Montagnes, sous la présidence du « lieutenant-colonel Raizenne,” et le secrétariat des docteurs J. O. Chenier et J. H. Masson. En passant par-dessus les premières résolutions, qui ne sont que la répétition du fonds des 92, ou d’autres plus récentes, on y entend dire, en dernier lieu :

« Nous regardons les instructions de lord Glenelg,

  1. Ce qui fâchait surtout ce dernier, c’est qu’au nombre des grands-jurés qui avaient fait cette représentation étaient M. P. E. Leclere, propriétaire de L’Ami du Peuple, et M. T. Mitchell Smith, rédacteur du Morning Courier.