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Page:Bibaud - Histoire du Canada et des Canadiens sous la domination anglaise, Vol 3, 1878.djvu/471

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dées, et en particulier l’application du principe électif au conseil législatif, le libre exercice des droits et privilèges de cette législature, et de cette chambre en particulier, et l’établissement d’un gouvernement populaire et responsable sont le seul moyen d’assurer les avantages ci-dessus, ainsi que de rendre avantageuses au peuple du Canada ses liaisons avec la Grande-Bretagne.

« Nous souhaitons donc ardemment que les résolutions adoptées par les deux chambres soient rescindées, comme attentatoires aux droits et libertés de cette province ; comme étant de nature à y perpétuer les mauvais gouvernemens, la corruption et l’abus du pouvoir, et comme rendant plus juste et plus légitime la désaffection du peuple. »

Quelles durent être les émotions de l’homme patient, timoré et poli, qui avait craint de manquer, ou qui avait espéré qu’on ne l’accuserait pas d’avoir manqué au respect dû à la chambre d’assemblée, non plus que dérogé à sa dignité, en lisant cet insultant et provoquant manifeste de sa majorité ou de son orateur ? Ce qu’on peut affirmer sans hésitation, c’est qu’il effraya une partie des membres de la majorité même de la chambre. Après que M. Stuart eût proposé inutilement d’y faire des changemens essentiels, M. J. C. Taschereau proposa de substituer à l’adresse présentée par M. Morin, un autre projet d’adresse, à peu près le même, quant au fonds, mais beaucoup radouci dans les termes.[1]

  1. Elle renferme un abandon d’une position antérieure, et virtuellement du principe électif, quant au conseil : elle ne dit mot des résolutions de lord Russell et de la violation des droits qu’elle enfreignait : elle garde le silence sur la commission dite royale et le rapport que ses membres ont fait : elle supprime toute censure de lord Gosford, et de son administration, et espère même qu’il restera dans le pays pour effectuer des réformes demandées : dans