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Page:Billaud - Frissons, 1874.djvu/76

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Tous deux ils sont assis parmi les jeunes pousses,
Et pour velours d’Utrecht ils ont les vertes mousses
Que de brillantes fleurs entaillent de rubis ;
Un orchestre d’oiseaux anime les taillis
Et mêle son concert au doux bruit des caresses ;
Jamais on n’entendit de semblables promesses,
De mots si séducteurs. Au moment des aveux
Le printemps les regarde, et dans ses grands yeux bleus,
Faits d’azur incertain et de force féconde,
S’ébauche un doux souris.

De même qu’on voit l’onde
Frissonner amoureuse aux baisers du zéphyr,
Cette enfant, cette fleur, cette perle d’Ophir,
S’émeut, s’épanouit et brille davantage,
Lorsque devient plus fort le tendre badinage
De l’amant enivré des frissons ressentis
Au contact dangereux des baisers consentis.


À cette heure ils sont fous, plus rien ne les conseille,
D’ailleurs, ils n’ont de foi qu’en leur bouche vermeille.