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Page:Bird - Voyage d’une femme aux Montagnes Rocheuses, 1888.pdf/147

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AUX MONTAGNES ROCHEUSES

sauvages qui descendent de la Snowy Range ; ils courent risque d’y être ensevelis sous la neige et d’y mourir de faim : aussi, de temps à autre, est-il nécessaire de les en chasser et de les conduire au parc. Dans la présente occasion, on devait les ramener tous pour les passer en revue et marquer les veaux. Nous sommes partis ce matin à six heures et demie, après avoir déjeuné. Notre bande se composait de mon hôte, d’un chasseur de la Snowy Range, de deux marchands de bétail des plaines, dont l’un, que son camarade dit être le meilleur cavalier du nord de l’Amérique, montait un sauteur impétueux, et de moi. Nous avions tous des selles mexicaines et, selon la coutume, de légers bridons, des gardes de cuir sur les pieds et de larges étriers de bois. Chacun portait son lunch dans un sac pendu à la fourche à lasso de sa selle. Quatre grands chiens mal dressés nous accompagnaient. C’était une course de près de trente milles et de bien des heures, l’une des plus splendides que j’aie faites. Nous ne sommes pas une seule fois descendus de cheval, si ce n’est pour resserrer les sangles, et avons mangé notre lunch, les brides attachées sur la fourche de la selle. Nous partions au grand galop, sautions par-dessus les troncs d’arbres, nous lancions follement sur les flancs de collines hérissées de rochers ou semées de grandes pierres, et traversions les rivières rapides et profondes ; nous avons vu des lacs ravissants et des sites d’une magnificence rare, effrayé un troupeau de daims aux têtes étranges, aux andouillers monstrueux, et, durant la chasse, qui pendant quelque temps a été infructueuse, nous sommes montés à la base même du pic de Long, à plus de 14, 000 pieds de