Aller au contenu

Page:Bird - Voyage d’une femme aux Montagnes Rocheuses, 1888.pdf/148

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
140
VOYAGE D′UNE FEMME AUX MONTAGNES ROCHEUSES

haut ; les eaux brillantes de l’un des affluents de la Platte sortent là, des neiges éternelles, par un canyon d’une majesté indescriptible. Le soleil était chaud, mais dans les hauteurs l’air était glacé, et c’était une jouissance extrême de monter un bon cheval dans de telles circonstances. Dans l’une des parties sauvages de notre course, nous avons eu à descendre une colline escarpée boisée de pitch pines pressés, à sauter par-dessus des troncs abattus et à manœuvrer entre les arbres morts et autres, pour éviter de recevoir un choc ou de faire tomber de grosses branches mortes par un attouchement imprudent.

En sortant de là, nous avons aperçu un millier de têtes de bétail du Texas qui paissaient dans une vallée à nos pieds. Les chefs nous sentirent et, prenant peur, commencèrent à s’éloigner dans la direction du parc ouvert, tandis que nous étions à environ un mille au-dessus d’eux. « Tenez-leur tête, mes enfants ! cria notre conducteur. En avant, attention ! » et nous descendîmes la colline au galop. Je ne pouvais retenir ma bête excitée ; en bas, en haut, sautant par-dessus les rochers, la course s’accélérait à chaque instant et le conducteur criait toujours : « Allez, mes enfants ! ». Les chevaux se lançaient ventre à terre, se dépassaient les uns les autres, jusqu’à ce que mon beau petit bai marchât de front avec le grand sauteur aux immenses enjambées, monté par le meilleur cavalier du Nord. Le train dont nous allions m’avait étourdie et mise hors d’haleine. En moins de temps qu’il n’en faut pour le dire, nous nous approchions et étions sur la même ligne que le flot de bétail. C’était un beau spectacle que