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Page:Bird - Voyage d’une femme aux Montagnes Rocheuses, 1888.pdf/169

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VOYAGE D′UNE FEMME AUX MONTAGNES ROCHEUSES

froide ; peu de temps après, Birdie se prit le pied dans un trou de chien de prairie caché par la neige et, en se relevant, tomba trois fois sur les naseaux. Je pensai à l’accident fatal de l’évêque Wilberforce, accident produit par un moindre faux pas, et je suis sûre qu’il serait resté sur son cheval, s’il eut été monté comme moi sur une selle mexicaine. Le temps était trop menaçant pour une longue promenade ; au retour, j’écoutai de vives descriptions de l’Égypte, de la Palestine, de l’Asie Mineure, de la Turquie, de la Russie et d’autres pays où miss Perry avait voyagé avec sa famille pendant trois ans.

Le parc de Perry est le centre de l’un des plus grands élevages de bestiaux du Colorado. Ce dernier, le plus jeune État de l’Union, territoire il y a peu de temps encore, a une surface d’environ 68 000 000 d’acres, dont une grande partie, quoique riche en minéraux, est sans valeur pour l’exploitation de la terre ou du bétail, et l’autre, celle de l’Est, est si aride, que les récoltes ne peuvent bien venir que là où il est possible d’irriguer. Cette région est arrosée par la bifurcation sud de la Platte et de ses affluents, et, quoique sujette à la plaie des sauterelles, elle produit du blé de la plus belle qualité, dont la récolte varie, suivant le mode de culture, de dix-huit à trente boisseaux par acre. Cependant, la nécessité d’irriguer arrêtera toujours l’extension indéfinie de l’étendue des fermes à blé. L’avenir de l’élevage du bétail paraît être aujourd’hui illimité. M. Perry se voue particulièrement à l’élevage de taureaux croisés à petites cornes, qu’il vend, lorsqu’ils sont jeunes, six livres par tête.