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Page:Bird - Voyage d’une femme aux Montagnes Rocheuses, 1888.pdf/193

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AUX MONTAGNES ROCHEUSES

marchandises. Je sortis la dernière le soir, et la première le matin, pour voir si mon pony était en sûreté, car ils insistaient pour le troc. Je fus obligée de coucher avec la mère et les enfants ; les colporteurs occupèrent une chambre près de la nôtre. Il faisait chaud, et il n’y avait pas d’air. La cabin était tapissée avec le Journal de phrénologie, et, le matin en me réveillant, mes yeux rencontrèrent un excellent portrait du docteur Candlish ; je pensai avec chagrin que je ne verrais plus ce front massif ni ce visage étrange.

Mrs Link était une jeune femme instruite et très-intelligente. Les colporteurs, Yankees irlandais, avaient une façon de trafiquer la plus amusante du monde. Ils voulaient non-seulement troquer mon pony, mais aussi ma montre. Je sais qu’ils vendraient leur âme. Ils passèrent une heure à déployer leurs marchandises, employant la persuasion et d’adroites flatteries, mais Mrs Link ne céda pas à la tentation, et je n’achetai qu’un mouchoir destiné à me préserver du soleil. Une nouvelle discussion s’éleva au sujet du chemin qu’il me fallait prendre ; ce fut le jour le plus critique de mon voyage. S’il survenait une tempête de neige, je pouvais être retenue dans les montagnes pendant plusieurs semaines ; mais si je traversais la neige et atteignais la route de Denver, il importait beaucoup qu’il n’y eut pas de retard. Les colporteurs soutenaient que je ne pourrais passer, le sentier n’étant pas frayé. Mrs Link croyait que cela était possible et me conseillait d’essayer, de sorte que je sellai Birdie et partis.

La plus grande partie de la journée a été loin d’être