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Page:Bird - Voyage d’une femme aux Montagnes Rocheuses, 1888.pdf/89

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AUX MONTAGNES ROCHEUSES

moitié chasseur, moitié marchand, et sa femme, sont de joyeux et braves Gallois de Llanberis, au rire gai et bruyant ; ils sont francs, hospitaliers, et empilent les bûches de pitch pines jusqu’à la moitié de la grande cheminée, Depuis que je suis ici, il y a eu, tous les jours, de la viande fraiche, du pain frais délicieux, des pommes de terre excellentes, du thé, du café, et, en abondance, du lait comme de la crème. J’ai un lit de foin très-propre avec six couvertures ; ni puces ni punaises. — Le paysage, qui est ce qu’il y a de plus splendide, nous environne de tous côtés : il est à notre porte. Beaucoup de gens m’avaient conseillé d’aller aux sources du Colorado, mais une seule personne m’avait parlé de cet endroit-ci, et, jusqu’à mon arrivée à Longmount, je n’avais pas rencontré un être qui y fût allé. Cependant, d’après la position du pays, je voyais que ce devait être admirablement situé. On disait qu’il était fort difficile d’y arriver, que la saison était passée. Il n’y a rien de tel, en voyage, que de disséquer les récits des gens ; ils les colorent habituellement de l’idée qu’ils se font des moyens ou des goûts de la personne à laquelle ils parlent ; rien de tel que de faire toutes les questions raisonnables et puis de suivre avec opiniâtreté, mais tranquillement, ses propres idées. Ici, j’ai trouvé la perfection avec toutes les conditions pour se bien porter, y compris des chevaux tant qu’on veut et du gazon pour galoper.

Après avoir passé dix heures à cheval, il n’est pas facile de se mettre à écrire, et surtout dans une log-cabin remplie de monde ; puis cette saine fatigue peut rendre ma lettre plate, alors qu’elle devrait être enthousiaste. La chaleur suffocante m’avait tenue éveillée toute la