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Page:Blanc - Histoire de dix ans, tome 2.djvu/302

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mistes, vous êtes coupables des folies des autres. Quand Guillaume monta sur le trône d’Angleterre, le parlement écossais s’assembla en convention à Edimbourg. Voyant l’assemblée décidée à couronner Giuillaume, le comte de Dundée sortit de la salle. Un de ses amis courut après lui. « Où allez-vous ? » lui dit-il. Le comte alors ôtant son chapeau et levant les yeux au ciel. «  Où me conduira l’ombre de Montrose.  » Voilà de la franchise et de l’honneur ! … Et vous aussi, vous avez, pour vous conduire, des ombres généreuses ; allez où vous conduiront les mânes des Cathelineau et des Larochejacquelein ; faites la guerre civile ! cela vaut mieux que de machiner d’obscurs complots. »

A ces déclamations stériles de la presse se joignirent celles de la tribune, plus stériles encore et plus haineuses. Violemment interpellé sur sa conduite, M. Baude ne répondit que par de longues divagations, aimant mieux sans doute se sacrifier que révéler des secrets qui eussent rejeté sur d’autres têtes une responsaibilité pleine de scandale et de péril. Les interpellations n’avaient point épargné le ministre de l’intérieur, M. de Montalivet : il se défendit en imputant tout le mal à la négligence du préfet de la Seine, qui, à son tour, se plaignit de n’avoir été ni consulté, ni prévenu, et d’avoir été si complètement mis à lécart par M. de Montalivet, que les journaux seuls lui avaient appris les instructions adressées aux maires pendant l’émeute. Alors fut joué devant la chambre attentive un drame triste et singulier. Pendant qu’à la tribune où il s’était élancé pour la seconde fois, M. de Montalivet,