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Page:Blanc - Histoire de dix ans, tome 4.djvu/150

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à la puissance, autrichienne, en plaçant son petit-fils sur le trône de Charles Quint. De fait, il y avait pour la France un intérêt vital à ce qu’on ne lui enlevât pas, au midi, la liberté de ses mouvements ; et tel était le danger dont la menaçait l’Autriche, se rendant nécessaire au pape, pesant sur l’Italie et donnant la main à l’Espagne.

Plus tard, Napoléon ne fit que reprendre et exagérer la politique de Henri IV et de Richelieu, lorsqu’il se déclara le protecteur de la confédération germanique. C’était toujours l’Allemagne opposée à l’Autriche. Seulement, il aurait fallu opposer à l’Autriche une Allemagne indépendante et non pas une Allemagne en tutelle.

Au reste, ce ne fut là qu’un des aspects de la politique de Napoléon, et personne n’ignore qu’à l’abaissement de l’Autriche se liait dans sa pensée la ruine de l’Angleterre. Son esprit était trop élevé, sa vue trop perçante, pour qu’il ne comprît pas que le principe de concurrence introduit depuis 1789 dans notre ordre social, nous commandait impérieusement d’étendre de plus en plus nos marchés, de conquérir au loin des comptoirs, de, devenir une grande puissance maritime enfin, et, par conséquent, d’arracher aux Anglais la dictature des mers. Napoléon a dit dans ses mémoires : « Le principal but de l’expédition des Français en Orient était d’abaisser la puissance anglaise. C’est du Nil que devait partir l’armée qui allait donner de nouvelles destinées aux Indes. L’Égypte devait remplacer Saint-Domingue et les Antilles, et concilier la liberté des noirs avec l’intérêt de nos