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Page:Blanc de Saint-Bonnet - La douleur, Maison de la bonne presse, 1911.djvu/116

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pas été soustraits aux lois de l’Absolu, leur premier acte devenant irrévocable, ces êtres auraient d’un seul coup perdu le bénéfice de leur libre arbitre. La liberté devait entrer dans le temps successif, dans le domaine du révocable.

Or, le propre des êtres libres est de ne point se ressembler. L’empire de la liberté est celui d’une variété indéfinie. Si la vie nous traitait tous de même, elle ne serait que pour un seul. Les situations qu’elle offrira seront, au contraire, innombrables. Et là se reconnaît le noble champ des êtres libres !

Il ne faut pas oublier que les âmes partent de ce monde. Là est cette plage du temps où les innombrables libertés vont éclore, se lever, et se mettre en marche, pour la première fois. Là, toutes allant selon leur pas, les unes lentement, les autres d’un élan plus rapide, elles vont s’échelonner et se distribuer, suivant leurs efforts, sur les zones diverses du monde moral. Les êtres libres s’élèvent ou s’abaissent comme des instincts dans leur cœur.....

Car toute âme commence à s’aimer sur un