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Page:Blanc de Saint-Bonnet - La douleur, Maison de la bonne presse, 1911.djvu/126

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les âmes des ancêtres donne ordinairement, avec les organes, le point de départ aux âmes de leurs descendants. C’est cette loi qui fait que nos enfants ne sont pas tout à fait comme ceux des sauvages. « N’y a-t-il pas toute apparence, disait Socrate, que les meilleures natures se trouvent dans les hommes d’une grande naissance ? » Le mot naissance, contre lequel se révolte la liberté individuelle, n’exprime que le fait même de notre liberté acquise. Et voilà pourquoi nous tenons à nos pères par un lien sacré. Voilà pourquoi tout homme reçoit son nom ; il ne saurait pas plus le répudier que le sang qui lui vient de sa famille.

Toutefois, cette inégalité, issue de notre liberté, ne touche en rien au mérite absolu. Car Dieu, qui ne fait pas acception des personnes, ne considère pas uniquement le point où l’on est arrivé, mais celui d’où l’on est parti ; et saint Paul nous annonce que chacun ne sera jugé que sur la loi qu’il a connue. C’est la réversibilité, sans doute, qui élève ensuite une foule d’âmes au niveau exigé pour les saints.

La plus grande difficulté ne serait pas de mettre