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Page:Blanc de Saint-Bonnet - La douleur, Maison de la bonne presse, 1911.djvu/127

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les biens à la portée de la foule, mais de les lui faire conserver. Pour maintenir debout le capital, il faut l’avoir construit ; on ne possède que ce qu’on a créé une fois, et que l’on a épargné mille. Si les âmes tombent dans la paresse et dans le vice, les familles et les biens tomberont. C’est en vain que la Révolution prétend faire passer dans l’ordre économique l’égalité native de l’homme devant Dieu. Il ne se fera aucune révolution dans le travail ; il restera le grand levier du genre humain.

Le travail ne pourrait diminuer sur la terre que par un accroissement de capital, c’est-à-dire de liberté acquise par la modération dans les jouissances. L’homme qui rompt les fers de l’orgueil et de la paresse est attendu dans les champs libres de l’esprit. Les sociétés peuvent changer par force, mais la loi sur laquelle la société repose ne changera jamais. Si la Rédemption pénétrait dans toutes les âmes, il se ferait cette révolution magnifique que les classes inférieures, au lieu d’être les plus nombreuses, le deviendraient de moins en moins dans cette grande progression