Page:Blanc de Saint-Bonnet - La douleur, Maison de la bonne presse, 1911.djvu/135

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Aussi, chez la femme, le repentir nous touche moins que l’innocence. On peut comprendre que ce qui vient de l’humanité nous intéresse moins que ce qui vient entièrement de Dieu ! Un instinct nous porte à préférer la beauté de l’innocence, où Dieu paraît tout faire, à celle du repentir, où la merveille est comme partagée. Dieu en juge peut-être différemment. Dans l’attendrissement où le tient sa bonté, il trouve aussi intéressante Marie l’Égyptienne, remontant l’échelle de l’amour, que Rose de Lima, qui ne l’a jamais descendue. La vertu est une tendance à l’innocence ; et tout dépend du degré acquis dans l’amour.

Accusons rarement les femmes, qui sont ce que les fait le milieu dans lequel elles vivent. D’une nature plus impersonnelle et plus impressionnable, elles attendent que l’homme leur communique un caractère, comme il attend d’elles la condescendance qu’il ne rencontre pas en lui. Pour croire, pour agir et pour se dévouer, elles exigent moins de lumières et de preuves que l’homme. Cette sorte d’impersonnalité se mani-