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Page:Blanc de Saint-Bonnet - La douleur, Maison de la bonne presse, 1911.djvu/166

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dans le monde, et l’égoïsme, comme tous les mauvais sentiments, n’a de respect que pour la force. Aussi l’amour, fait pour le ciel, se voit exposé ici-bas à toutes les blessures. Beaucoup d’âmes l’ont senti, et elles se sont retirées à l’écart pour le mettre à l’abri sous les fleurs immortelles de la sainteté.

Il y a des hommes qui ne connaissent qu’un élan ; puissent-ils ne pas connaître l’autre ! En nous, il est comme deux âmes ; heureux ceux qui ne portent que l’âme qui veut connaître..... Fuyez, cachez-vous dans le sein de Dieu, si vous reçûtes, sur la terre cette autre âme qui veut réellement aimer.

Si la douleur a une portée surnaturelle en servant d’instrument à la grâce, elle peut aussi faire fléchir la nature. L’âme, en ce cas, n’a qu’un parti à prendre, c’est de courir dans les bras de Celui qui lui dit : « Venez à moi, vous qui souffrez, et moi je vous soulagerai. » Là, le plus misérable va rencontrer tous les secours. Pouvons-nous oublier la réponse que fit à Jean Taulère le mendiant à qui manquaient deux membres et une