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Page:Blanc de Saint-Bonnet - La douleur, Maison de la bonne presse, 1911.djvu/167

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partie du visage : « Je te le répète, je n’ai jamais eu, grâce à Dieu, de mauvais jours dans ma vie. Dieu est mon Père céleste ; et comme il m’aime d’un amour éternel et incompréhensible, tout ce qui m’arrive ne peut tourner qu’à mon bien, en sorte que je vis dans la paix la plus profonde. Lorsque je souffre, ou lorsque je n’ai pas de pain, je jeûne en expiation de mes fautes, et aussi pour ceux qui ne jeûnent pas. Et mon cœur se fond de bonheur en songeant que la vie est si courte, et que je serai éternellement heureux dans le Ciel. »

Notre voie est la bonne voie : si Joseph se fût affligé quand il se vit jeté dans la citerne ou vendu comme esclave, il se fût affligé de son bonheur.

Comme Dieu nous a fait pour lui, n’est-il pas aisé de comprendre que notre âme toujours inquiète, s’agitera dans la souffrance tant qu’elle ne viendra pas se reposer en lui ? C’est pourquoi saint Augustin s’écrie : « Ce qu’il faut pour nous rassurer et pour nous consoler, c’est une parole amie qui nous vienne du Créateur. » Aussi, comme l’Église est son envoyée sur la terre, est-elle la grande, est-elle la seule consolatrice des humains,