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Page:Blanc de Saint-Bonnet - La douleur, Maison de la bonne presse, 1911.djvu/206

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liberté ici-bas fera dans l’Infini celui de notre gloire.

Notre perpétuelle inquiétude s’est réfugiée dans une dernière observation : « Dieu, dans tous les cas, prévoyait notre chute ! » — Eh bien ! peut-être était-il nécessaire que l’homme fût repris de plus loin..... Dieu avait bien donné un germe de liberté à l’homme ; mais s’il fallait que l’homme déposât cette liberté et qu’il la refît lui-même pour qu’elle fût radicalement libre ? L’enfant ne quitte-t-il pas ses dents de lait pour prendre celles qui viennent avec l’âge ?

La liberté est précisément ce qui ne peut pas se donner : elle existe à la condition d’être acquise. C’est la force qui s’emploie d’elle-même et qui surtout vient d’elle-même. La causalité qui ne sortirait pas de soi ne serait pas causalité. Et d’abord, l’homme n’étant pas, il fallait qu’il fût créé, mais créé précisément avec le pouvoir d’accepter ou de s’approprier sa propre liberté !

Ici, comment ne pas prendre en considération un ordre de faits que Dieu a laissé pénétrer dans la trame de l’existence !