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Page:Blanc de Saint-Bonnet - La douleur, Maison de la bonne presse, 1911.djvu/234

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d’abord à la paresse, ensuite à l’injustice, nous ne pouvions être maintenus en société que par des hommes forts dont la cupidité nous contraignait, d’abord à travailler, pour que tous fussent nourris, puis à rester soumis, pour que tous fussent en paix. Hors de cela, presque tous les hommes eussent péri dans cet état sauvage qui ramène la population aux limites fixées par les fruits spontanés du sol.

Or, à la moindre organisation du travail correspond une production ; à cette production, un plus grand nombre d’hommes. Le travail servile vaut donc mieux que l’extermination, l’esclavage que l’état sauvage..... D’autant plus que les esclaves donnèrent naissance à un commencement de capital et de civilisation qui permit plus tard d’abolir l’esclavage. Évidemment le travail libre est celui qui accomplit dans sa perfection la loi du Créateur ; mais il n’est pas absolument le seul, puisque, pendant l’antiquité, Dieu put former et élever tant d’âmes à l’aide du travail servile.

Que notre humanité s’estime heureuse, non seulement d’être entrée en civilisation, lorsque