Aller au contenu

Page:Blanc de Saint-Bonnet - La douleur, Maison de la bonne presse, 1911.djvu/235

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

son poids l’entraînait dans l’état sauvage, mais de voir que, sans s’élever encore au travail libre, des âmes ont pu faire leurs premiers pas en s’approchant de Dieu ! Il n’était pas plus possible aux anciens de changer leur civilisation sans une transformation morale, qu’à nous d’améliorer la nôtre sans un progrès des âmes dans le Christianisme.

Ne croyons pas non plus nous-mêmes faire passer les peuples modernes du travail libre et individuel de la propriété privée à l’association avec le capital, ni, moins encore, à la propriété collective. On vit, en 1848, des ouvriers, réfugiés chez leurs parents dans la campagne, prendre la pioche pour arracher les haies et confondre les héritages. On allait, suivant eux, cultiver les terres en commun ! Il faudrait pour cela que l’homme, exempt des suites de la Chute, eût une charité qui dépassât son égoïsme. Déjà l’intérêt personnel ne suffit pas pour faire travailler tous les hommes, puisqu’on trouve dans l’antiquité l’esclavage, et de nos jours la mendicité.

La propriété collective ne peut effectivement exister que pour ceux qui ont placé l’amour de